21/03/20
23:00 Confinement : résumé des jours 4 et 5
Ces deux derniers jours ont été marqués par un rêve relatif à la situation : j'étais parti acheter du pain à la boulangerie et je constatais avec effroi que je n'avais pas sur moi l'attestation de déplacement dérogatoire ; puis, ironie de l'histoire, par ma première sortie dehors depuis le début du confinement : peu de monde dans les rues, seuls les oiseaux pour venir couvrir le silence... sauf à 20h, où, nouvelle coutume importée d'Italie, les gens applaudissent aux fenêtres le personnel soignant. Bref, pas grand chose à dire de ces nouvelles journées ensoleillées de confinement pour moi.
Autant ma situation personnelle est confortable (télétravail possible comme 8 millions de français apparemment), ma compagne pouvant s'occuper de Fusionnette et Palindromette (et elle a tout mon respect pour ceci), autant celle des autres liées à ce confinement peut être difficile.
Je ne pense pas bien sûr à toutes les personnes ayant décidées de publier sur cet événement hors norme dans un cadre plus ou moins idyllique (Jean-Marc Proust, Leïla Slimani, Lou Doillon ou encore Marie Darrieussecq détenant la palme du hors-sol). Je pense plutôt aux personnes claustrophobiques, subissant des violences verbales ou physiques de la part de membre du foyer avec qui elles sont confinées... et également aux personnes incitées à aller travailler par la Ministre, ainsi que celles en première ligne qui se battent... sans rien (BFM ou L'Obs).
Lors de ses allocutions télévisées, le Président a martelé que quoi qu'il en coûte il faudrait en tirer toutes les conséquences. Même pour le Figaro, le message politique était clair : la suite du quinquennat sera peut-être social-démocrate. En décrypté : nous traversons une crise sanitaire, les hôpitaux publics étaient en crise bien avant même l'arrivée du coronavirus : il faut donc réinvestir de l'argent dans les hôpitaux publics afin qu'ils soient mieux armés face à une crise sanitaire.
Mais peut-on se fier à un gouvernement qui tente de passer en force une réforme délétère (certes momentanément en pause le temps du confinement), dont la secrétaire d'État à l'Économie se mue en conseillère de banque avant (tenez-vous bien) d'inciter les gens à continuer à travailler puisqu'ils le font en Italie... oubliant au passage que l'Italie détient le triste record du nombre de morts de cette pandémie actuellement et qu'un expert chinois de la Croix-Rouge juge le confinement italien insuffisant... ? Que peut-on attendre d'un gouvernement dont le Directeur général de la santé ose dire qu'on ne sait pas porter un masque en France ?
Spoiler : rien. Ou plutôt si, le pire, à l'instar de la journée de solidarité envers les personnes âgées (ce jour de congé supprimé suite à une canicule) : seulement 2 milliards sur les 45 annoncés pour la santé, l'hôpital et la chaîne matérielle, et quelques coups de rabot supplémentaires dans le code du travail pour le salarié : congés payés pendant le confinement, 35h remises en question, le nombre de congés payés acquis par mois (actuellement 2,5j/mois) pouvant baisser... avec comme cerise sur le gâteau l'absence de date limite pour ces coups de rabot.
Du coup, logiquement, la colère gronde. Et pas que chez les salariés. Suite à une interview de l'ancienne Ministre de la Santé, celle qui fut parachutée à la course aux Municipales de Paris pour remplacer l'homme dont on a affiché la bite en plein début d'épidémie (on jurerait un scénario de nanar quand même), bref, suite à cette interview, 600 médecins ont décidé de porter plainte contre l'ancienne Ministre de la Santé et le Premier Ministre.
Pendant ce temps, le Préfet de Police de Paris, fidèle à lui-même, continue de faire joujou, pendant que les hôpitaux en sont réduits à lancer des appels aux dons.
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