16/10/20
12:05 Il faut vivre pour travailler
Avant hier soir a donc eu lieu une nouvelle allocution de notre vénéré Président. Histoire de remettre un peu de contexte, voici le dernier Point hebdomadaire détaille du 08/10/2020 publié par Santé publique France, soit juste avant l'allocution.
Il ne vous aura pas échappé page 15 ce petit graphique :
41,2% de l'ensemble des clusters et 55,3% des clusters en cours d'investigations sont liés aux Entreprises privées et publiques et au Milieu scolaire et universitaire. 41,2% et 55,3%. Donc, fort logiquement, notre vénéré Président a décidé, dans les zones ayant la plus forte nuance de rouge (ben oui, quand on a une échelle avec vert et rouge et que tout le monde est rouge, faut rajouter des nuances... 50 ?), d'un couvre-feu pendant 6 semaines. Voici les concernés :
Et ceux qui ont eu chaud d'après cette carte : Rennes, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Dijon et Nice.
Ou ceux qui n'ont pas eu de bol (car pas en rouge super fort mais quand même couvre-feu) : Rouen, Toulouse et Montpellier. Concrètement, ça signifie que dans ces zones de couvre-feu, personne dehors entre 21h et 6h du matin.
Concrètement, ça signifie que la vie sociale/loisir post-travail est limitée à sa portion congrue. Sauf si vous avez assez de couchages d'appoint pour vos 6 invités.
Concrètement, ça signifie que la vie dans les quartiers sensibles va être encore plus perturbée avec l'application du couvre-feu : incidents à prévoir.
Concrètement, ça signifie que 10,3% de l'ensemble des clusters et 7,9% des clusters en cours d'investigations sont concernés par cette mesure. Et pour le reste des clusters ? Ben rien. Nada.
Pas de fermeture des écoles, universités... De toutes façons, pour fermer une classe, il faut 3 cas positifs et les camarades d'un cas positif ne sont pas considérés comme cas contacts.... Autant dire que c'est très rare. Pour masquer une fièvre, rien ne vaut un thermomètre cassé.
Pas d'incitation ferme au télétravail pour le motif au combien fallacieux qu'il faut maintenir un lien social dans le travail. Parce que bon, hein, le lien social en dehors du travail, ça sert à rien : Il faut qu'on réussisse à réduire nos contacts un peu inutiles, parfois nos contacts les plus festifs, mais qu'on continue à avoir une vie sociale au travail, où on sait bien protéger, parce qu'on a maintenant la règle du masque à l'école, au lycée, à l'université Notez qu'on a une règle inefficace vu les clusters, mais tant pis. Pour les esprits chafouins qui diront que les clusters ne représentent moins de 10% des contaminés, notez ce petit encart page 14 : Face à l’augmentation de la circulation virale sur l’ensemble du territoire, le nombre de clusters identifié est probablement largement sous-estimé. La forte activité observée ces dernières semaines entraine un délai dans la validation et la notification des clusters. La dynamique du nombre de signalement hebdomadaire ne constitue donc plus un indicateur pertinent dans le suivi de l’épidémie. Cependant, les données des clusters restent pertinentes pour identifier les collectivités pour lesquelles la proportion de clusters à criticité élevée est la plus importante, contribuant à guider les mesures de gestion. Le timing est important : les vacances approchent, les premiers résultats du couvre-feu seront positifs : plus de 20% des clusters de fermés, ça devrait bien se passer. Suffisamment pour faire croire que la mesure est efficace. Le timing est important : les vacances approchent, plein de gens qui ne veulent pas vivre 6 semaines de couvre-feu vont pouvoir aller dans des zones libres et donc transmettre le virus. En conclusion, le couvre-feu ne devrait rien changer fondamentalement à la situation. On a donc 6 semaines pour se préparer à un nouveau confinement. En attendant, métro-boulot-dodo, travail-famille-patrie. Le travail, c'est la santé. Finalement, pour le gouvernement, ce virus c'est un peu un chômeur/teuffeur : il ne va pas à l'école, ne travaille pas et est super virulent entre 21h et 6h.
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