14/11/15
20:34 Le jour où mon innocence est morte
J'ai de la chance. Je suis né dans un pays en paix. Je n'ai pas connu la guerre. Je n'ai pas connu l'armée, je fais partie de la classe exemptée du service militaire et de la journée d'Appel de Préparation à la Défense.
Je n'ai pas connu la guerre d'Algérie et les attentats liés.
Alors certes, j'ai vécu les horreurs à distance, dans ces pays où je n'ai pas mis les pieds, au travers de l'écran de télévision.
Je me souviens de l'attentat dans le métro parisien milieu des années 90. Mais il s'agissait de faits isolés.
Hier soir, c'était un groupe de gens armés qui avaient planifiés plusieurs attentats synchronisés. Bien sûr, après janvier, tout le monde savait que c'était désormais possible qu'en France, des gens se fassent tuer à l'arme de guerre. Mais il ne s'agissait pas vraiment de quidam moyen, l'attentat avait un but, correspondait avec une certaine logique.
Hier soir, c'est le civil moyen qui a été visé, c'est le carnage qui était recherché, c'était faire du chiffre pour faire du chiffre, peu importe qui. Hier soir, c'était incompréhensible et gratuit. Et pourtant, hier soir, c'était cher payé.
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