26/02/15
20:31 Angoulême 2015
C'est une cuvée fort particulière que cet Angoulême 2015. D'abord, il y a eu les attentats du 11 janvier. Puis la grogne légitime des auteurs devant la réforme de leur régime social (plus d'info dans la vidéo tout en bas de ce post). Du coup, cette édition semblait partir sur une teinte plus sombre qu'à l'accoutumée. Étonnamment, il n'en fut rien. Les gens croisés étaient souriants, les fouilles strictes du vendredi étaient bien plus laxistes le dimanche (les vigiles comprenant bien qu'il n'y aura pas d'attentats). Bref, une ambiance bon enfant (mais toujours bien trop de monde le samedi) pour un festival réussi.
Maintenant que le décor est posé, voyons le bilan dédicaces.
On commence par un gros coup de cœur pour le livre que je venais de lire. Un renard pleutre, un chien je m'en foutiste, une poule volontaire, un cochon cultivateur... dans une ambiance très Tex Avery (la preuve avec ce turbomedia), j'ai adoré. Du coup je voulais absolument voir Benjamin Renner, qui n'était présent que le vendredi matin pour la dédicace de Le grand méchant renard.
Puisque l'auteur est sympathique, puisqu'il n'était présent que le vendredi matin, j'ai refait la queue pour me faire dédicacer Un bébé à livrer, très bon livre du même auteur tiré d'un blog hélas vendu trop cher. Hélas, parce que c'est très drôle et que ça aurait mérité de rentrer dans bien plus de chaumières. En bonus, une histoire publié par l'auteur sur un blog : Le Canard, le Cochon, le Lapin et le Père Noël.
Changement total de registre pour une histoire d'adultères avec dessins explicites. L'auteur m'a demandé s'il pouvait se lâcher sur la dédicace, j'ai dit oui. Je ne m'attendais pas forcément à ça ! A noter une nouvelle collaboration entre le dessinateur et la scénariste pour un album sur les courtisanes à venir, chez le même éditeur.
On poursuit avec une dédicace d'un des trois tomes de la vie de Martha Jane Cannary, plus connue sous le nom de Calamity Jane. Mon prénom apparaît deux fois sur la dédicace, mais c'était la dernière de l'auteur pour ce festival, ceci explique celà. Ou alors c'est une méthode pour lutter contre les contrefaçons, un peu comme sur les billets de banque. A vous de juger.
J'ai longtemps cherché à obtenir une dédicace de Maliki. Mais c'était impossible, ou du moins le tirage au sort ne m'avait pas été favorable. A la sortie d'un album plus sombre (Hello Fucktopia) et d'une séance de dédicaces dans une librairie plutôt que sur un stand officiel, mon vœu fut exaucé. Curieusement, il s'agit d'un one shot, alors que je visualisais sans problème une suite.
Finissons cette journée du vendredi avec un énorme carton : Les vieux fourneaux. C'est tellement le cas que les files n'ont pas désemplies, alors que le dessinateur utilise 3 gros tampons avec sur chacun un personnage déjà dessiné afin de gagner du temps (il rajoute quelques éléments de décors lors de la dédicace). Les dialogue de Wilfrid Lupano sont ciselés tels du Audiard. Bon à savoir, il y a d'autres tomes de prévus (au moins 3 supplémentaires).
Samedi, encore et toujours trop de public. Je commence par un titre un peu étrange : Ce n'est pas toi que j'attendais. Ce livre raconte la vie d'un père de famille qui découvre que son enfant est atteinte de trisomie 21. Sa grande force est la sincérité du témoignage. Sachez que l'auteur travaille actuellement sur un autre livre qui sortira normalement chez le même éditeur.
Ensuite, après la manifestation des auteurs, le moment BFMTV (cf. la vidéo tout en bas) pendant l'attente de la dédicace de Marion Montaigne pour un nouveau tome du toujours excellent Tu mourras moins bête. Je vous laisse parcourir les archives du blog pour trouver les précédentes dédicaces de Marion Montaigne (bon ok, il y a en ici et ici).
Inaccessible le vendredi (pour cause de gestion des tickets quelque peu étonnante chez Glénat), Julie Maroh était accessible pour moi ce samedi. L'occasion de lui dire que la BD Le bleu est une couleur chaude m'avait bien plus touché que le film La vie d'Adèle. Petite déception puisqu'elle semblait réserver la peinture pour les dédicaces de son dernier livre uniquement.
Pour finir la journée en beauté, la dédicace de Come prima par Alfred, fauve d'or de la meilleure bande dessinée 2014. Oui. Alfred avait envie de dessiner de la boxe, je n'allais pas le contredire et le résultat m'a donné raison.
Dimanche, je commence par Max Winson de Jérémie Moreau. J'avais beaucoup aimé la dédicace reçue l'année dernière, le livre faisait partie de la sélection officielle... Autant de raison pour se laisser tenter. Le livre avalé, je vous conseille d'en faire de même : cette histoire de tennisman inspiré de la jeunesse d'Agassi qui doit apprendre à perdre est juste surprenante, une forme de roman d'apprentissage inversé.
Changement de registre avec Retour à "0" car si l'on reste bien dans la littérature, on passe côté SF cette fois-ci, avec l'adaptation du premier roman du maître français du genre, Stefan Wul. Volontairement ultra premier degré avec des retournements de situation visibles à des kilomètres, la lecture n'en est pas moins plaisante pour peu que l'on sache à quoi on a affaire.
Un livre sur les aventures extraordinaires du quotidien on ne peut plus banal, c'est un peu ça Exauce-nous. Et c'est vachement bien, parce qu'une once de fantastique prend bien dans ce scénario qui fait la part belle au quotidien. Un livre très humain, finalement.
Comment ne pas clore un festival d'Angoulême sans une dédicace de Boulet ? (cf. ici, ici ou encore là) Cette fois, je lui ai demandé un "souvenir lié au jeu vidéo". Le résultat, dont il parlait dans une de ses Notes, le voici. Oui, c'est Boulder Dash.
Histoire de vous donner une idée de ce que ces 3 jours ont pu représenter pour mon sac, voici la pile des livres qui ont été à un moment ou à un autre dans mon sac à dos.
Evidemment, tous les livres mentionnés ici sont de chaudes recommandations de lecture (même ceux que je n'ai pas encore lu ont été primé ou ont reçu suffisamment de critiques positives pour être considérés comme des valeurs sûres). Je ne patiente pas quelques heures juste pour le plaisir, mais parce que ces livres m'ont plu assez pour souhaiter échanger (voire ré-échanger) avec l'auteur.
Pour finir : sur cette vidéo qui a été tournée pendant le tweet ci-dessous, on peut me voir 2 fois furtivement. Sauras-tu me retrouver (en train de jouer à Deus sur mon tel portable), ami lecteur ? (répondez en commentaire)
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