23/05/09
20:16 L'oeil du cyclone
A l'instar de certaines personnes qui se reconnaitront, ce post est situé temporellement à lundi dernier.
J'ai un rendez-vous en tête à tête. Pas envie d'y aller. Pas envie d'entendre ce que j'ai à entendre. Non pas que je sois concerné au premier degré. Je subis les remous d'un couple qui se disloque. Un peu comme aux élections, j'accorde un temps de parole égal aux anciens conjoints. Mais je ne voterai pas.
Autour d'une bière, quelques banalités préliminaires. Et puis le vif du sujet. L'explication de la chute. L'impact qu'il a, sur eux, sur nous qui les connaissons. Et plus important encore, sur la petite. Le futur, incertain, sombre. Aussi triste que sa mine. C'est son choix. Il faut l'assumer, incluant toutes les conséquences qu'il implique. J'écoute, je questionne. C'est moins pesant que ce que j'imaginais. Tentative infructueuse de projection sur le fameux "t'aurais fait quoi à ma place ?". "Je peux pas le savoir, je peux pas imaginer ce que c'est que de vivre en couple, d'avoir un enfant".
Au milieu des silences, une chaise qui bouge. Une surprise qui s'invite à notre table. Un ami croisé trop peu souvent ces derniers mois. L'occasion est trop belle pour la laisser passer. La prise de nouvelle reste délicate. Lorsque mentalement ça va, le problème peut être d'ordre physique. Le processus de guérison est long, lent mais semble fiable, ce qui peut expliquer sa bonne humeur. Il reste fidèle à lui-même, parlant peu, toujours avec humour et à propos.
Curieusement, l'atmosphère est détendue. Chacun se perd un peu dans ses pensées, tout en savourant le moment fugace présent. Je replonge des années en arrière, lorsque je venais en vacances ici, buvais des bières avec eux deux. Cette quiétude me revient et m'habite de nouveau, tandis qu'ils vivent les moments les plus marquants de leurs vies. Ils sont en pleine tempête intérieure. Je suis en paix, à l'abri, dans l'oeil du cyclone.
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