Le moins que l'on puisse dire, c'est que je l'ai
attendu. Et comme souvent lors d'une telle attente, la possibilité d'une énorme déception ne devait pas être occultée. Mais la montagne n'a pas accouché d'une souris, bien au contraire. Adapté librement d'un des trois livres de
P. K. Dick que je préfère, ce film est entré dans le cercle de mes films cultes.
Pourtant, l'histoire était réputée inadaptable et nombreux sont ceux qui s'y sont fourvoyés (Terry Gilliam,
Charlie Kaufman). Il faut avouer que la paranoïa de la bande de junkies que Dick décrit n'est pas facilement transposable au cinéma. Afin de rendre le fond possible, un énorme travail a été fait sur la forme. La musique (contenant quelques morceaux de Radiohead) contribue à transformer ce film en ovni.
Il est difficile de raconter l'histoire sans trop en dévoiler. Je préfère donc ne pas vous en parler. Par contre, je tiens à vous avertir que c'est un film où la perte de repères est omniprésente, mais explicable (toute la différence selon moi avec un Lynch, et cette remarque va me faire lyncher).
Finalement,
A scanner darkly, c'est avant tout l'hommage d'un écrivain à ses amis abîmés par la drogue. J'ai ressenti la même émotion à la fin du film qu'à la fin du livre. Preuve que l'adaptation est réussie.
Afin de savoir si le traitement graphique ne vous dérangera pas trop, je vous conseille d'aller
regarder les 24 premières minutes. Et pour en savoir plus, c'est
ici.